Les fêtes de Tichri!!

Très chers amis,
Cela fait plus de 20 ans que du haut de mon ignorance je traque les cours les plus originaux sur internet pour vous servir un point de vue inédit sur nos fêtes.
Pour un professionnel de la chose ce n’est pas un problème, mais pour un amateur comme moi trouver 20 sujets différents sur Hanoucca ou Pourim …. Ce qui est certain c’est que je me suis enrichi grâce à vous et j’espère que vous prenez plaisir à me lire.
Cette année, j’avais envie de parler de la période entre Roch Hachana et Yom Kippour : « les dix
jours de téchouva ».
Aucune de mes recherches ne m’a convaincu (pour l’instant).
Bien sûr, les maîtres mots de ces 10 jours sont «les 3T» : « Téchouva, Téphila, et Tsédaka».
Chacun de ces mots mériterait une explication de plusieurs milliers de pages (ce qui doit d’ailleurs exister !!!). Mais à notre niveau, en première intention, nous les traduisons et les comprenons de la manière suivante : « Repentance, Prière et Charité ».
Mais les mots «repentance, prière et charité» sont des traductions erronées et conduisent à une fausse interprétation des missions à accomplir.
En fait les différences sont cruciales :
La Téchouva n’est pas la repentance la Téfila n’est pas la prière, et la Tsédaka n’est pas la charité.
1) Téchouva et repentance
«Repentance» se dit en hébreu ‘Haratah et non Téchouva. Non seulement ces termes ne sont pas synonymes mais ils sont opposés.
‘Haratah implique le remord, le sentiment de culpabilité pour le passé et l’intention de se comporter d’une manière tout à fait nouvelle dans l’avenir. L’homme décide de devenir «un être nouveau». Mais la Téchouva signifie le «retour» à SA nature originelle.
L’idée même de la Téchouva est le fait que le Juif est, dans son essence, bon. Des désirs et des tentations peuvent l’empêcher momentanément d’être lui-même, d’être conforme à son essence.
Mais les actes négatifs qu’il accomplit n’appartiennent pas à sa véritable nature, pas plus qu’ils ne l’affectent.
La Téchouva est un retour au véritable moi.
Alors que la repentance implique qu’il faille renier le passé et tout recommencer, la Téchouva signifie que l’on revient à ses racines en D.ieu et qu’on les laisse apparaître comme notre véritable personnalité.
C’est pour cette raison que si le Juste n’a aucune raison de se repentir et que l’impie risque d’en être incapable, la Téchouva leur est accessible à tous les deux.
2) La Téfila et la prière
«Prière» en hébreu se dit Bakacha et non Téfila. Encore une fois, ces termes sont opposés. Bakacha signifie «prier, demander, supplier». Mais Téfilah signifie «s’attacher».
Dans la Bakacha, la personne demande à D.ieu de lui accorder, d’En Haut, ce dont elle a besoin.
C’est pourquoi, quand elle ne manque de rien ou qu’elle ne désire pas de don d’En Haut, la Bakacha paraît inutile. Mais par la Téfila, l’homme cherche à s’attacher à D.ieu. C’est un mouvement du bas, de l’homme, vers le haut :
il cherche à atteindre D.ieu. Et cela convient à tout un chacun et en tous moments.
L’âme juive possède un lien avec D.ieu. Mais elle habite aussi un corps dont les préoccupations avec le monde matériel risquent d’atténuer ce lien. Il a donc besoin d’être constamment renforcé et réactualisé. C’est là la fonction de la Téfila. Et elle est nécessaire pour chaque Juif, car nous avons tous besoin de nous rattacher à notre source de vie.
3) La Tsédaka et la charité
Le mot hébreu pour charité n’est pas Tsédaka mais ‘Héssed. Et à nouveau ces mots sont antinomiques. ‘Héssed, la charité, signifie que celui qui reçoit n’a aucun droit au don et que le donateur n’a aucune obligation de donner.
Il fait un don gratuit, mu par la bonté de son cœur. Son acte est une vertu plutôt qu’un devoir.
Par contre, la Tsédaka signifie «droiture» ou «justice». L’implication en est que le donateur s’en acquitte car c’est son devoir de le faire. Tout d’abord parce que tout dans le monde appartient, en dernier ressort, à D.ieu. Les possessions de l’homme ne sont pas les siennes par droit, mais plutôt, elles lui ont été confiées par D.ieu et l’une des conditions de cette transaction est qu’il doit aider ceux qui sont dans le besoin.
D’autre part, l’homme a le devoir de se conduire vis-à-vis des autres comme il demande à D.ieu de Se conduire à son égard.
Et tout comme nous demandons à D.ieu Ses bénédictions alors qu’Il ne nous doit rien et n’en a aucune obligation, ainsi sommes-nous liés par un acte de justice à faire des dons à ceux qui nous sollicitent même si nous ne leur sommes aucunement débiteurs. De cette manière, nous sommes récompensés, mesure pour mesure.
Parce que nous avons donné gratuitement, D.ieu nous donne gratuitement.
Ce sont là les trois voies qui mènent à une année «écrite et scellée» dans le bien ».
En revenant à son moi le plus intime (Téchouva), en s’attachant à D.ieu (Téfila) et en faisant des dons avec justice (Tsédaka),
l’on transforme la promesse de Roch Hachana en un accomplissement opulent de Yom Kippour : une année de douceur et d’abondance.

Je me suis permis de reprendre une étude publiée dans le « à propos de Tichri 2016 », car moi-même j’avais oublié ces notions essentielles. Et répéter des vérités nous les font accepter plus naturellement.
(Source : Likoutei Si’hot, vol. II, p. 409-411.)

CHANA TOVA Dr Alain

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