Les fêtes de Tichri!!

Très chers amis,
On a tous entendu, (voire on l’a dit), « Vendredi soir c’est couscous boulettes !!!, ah mais si il n’y a pas les boulettes ce n’est pas un Chabbat !!!,
je me demande même s’il faut faire le Kiddouch ? »
On peut ramener cette phrase pour la Daf le chabbat midi, la Pkailai pour Roch Achana, la poule farcie pour Yom Kippour, (désolé mais je parle en tant que Tune ! ce sont mes références !)
C’est certain que ces rites et traditions nous ont permis de traverser le temps et quelques fois, pour certains, c’était le petit fil qui les reliaient au judaïsme de leurs parents.
D’ailleurs, si vous le permettez je vais vous raconter une histoire réelle. (Je fréquente trop les rabbins qui glissent toujours des histoires dans leurs Dvar Torah !!!)
J’ai un ami, très proche, Juif tunisien, qui malheureusement n’a pas fait un mariage juif. Il me
racontait que le jour de Kippour son père obligeait sa mère à lui faire griller une viande, elle lui demandait de le faire seul pour qu’elle puisse respecter Kippour mais il refusait !!!
Donc cet ami a épousé une fille d’un petit village du nord de la France, du côté du Pas de Calais je crois.
Etant éloigné de sa famille, il allait souvent chez ses beaux-parents le Week end, qui voulant lui faire plaisir lui avait demandé son plat préféré. Bien entendu en bon Tune il répondit « le
couscous ».
Et donc chaque vendredi soir, lorsqu’il arrivait il y avait un couscous fumant qui l’attendait, bien sûr à la mode de la région (les lardons et le boudin). La belle-mère ayant fait goûter son « couscous » à ses voisins, beaucoup l’adoptèrent et c’est comme cela que dans un petit
village du nord de la France, tous les habitants mangèrent, et mangent encore peut être, le
couscous le Vendredi soir !!!
Il est à noter que ces rites diffèrent selon l’origine géographique des parents et même des
différentes régions du même pays.
Prenons le Seder de Roch Hachana par exemple, pratiquement chaque famille a un protocole et des aliments différents. Le message est le même mais le folklore est personnalisé.
Revoyons les 4 fils de la Haggada de Pessah :
Le sage qui cherche les détails des explications, le Pervers qui tente de s’exclure de l’histoire, le Simple qui pose une question en sachant qu’il ne comprendra pas la réponse, et celui qui ne sait même pas questionner qui reste dans sa nébuleuse.
Dans cette famille symbolique il manque 80% de la population mondiale juive d’aujourd’hui !!!
C’est le fameux 5ème Fils. (Qui n’était même pas à la table du Seder)
80% de la population juive d’aujourd’hui ne cherche pas les détails des explications, ne cherche pas à s’exclure, ne pose pas de questions et flotte dans son nuage.
Leur judaïté ne se manifeste quelques fois que par un ou plusieurs rites, qui
malheureusement vont s’effilocher avec le temps et les générations.
Peut-on continuer à vivre sans eux ???
Après tout en sortant d’Egypte on a laissé 80% du peuple hébreu qui ne voulait pas nous suivre, au sortir de l’exil de Babylone c’était pareil, près de 90% n’ont pas suivis Ezra le scribe pour reconstruire le Temple.
J’avais suivi un cours qui disait que nous étions 14 millions en Egypte avant la sortie et qu’aujourd’hui nous sommes environ ….. 14 millions … plus de 2000 ans plus tard !!!
D’un point de vue exponentiel nous aurions dû être 1 milliard.
Les pogroms, la Shoa, les mariages mixtes nous ont décimés, chaque génération nous abandonnons ces 5èmes fils qui nous auraient donnés des milliers de nouveaux fils.
Ai-je LA solution ? Ou UNE solution ? Non malheureusement.
Mais en ce mois de rendez-vous historiques, ayons une pensée pour ces millions de 5èmes fils qui ne vibrerons pas au son du Chofar, ne tremblerons pas par la solennité de Yom Kippour, ne pénètreront pas dans une cabane, et ne se réjouiront pas du don de la Torah.
(C’est mon côté Louba !!!)
CHANA TOVA à vous tous et aux 5 fils de notre peuple. Dr Alain BSIRI

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